Il pleut, c'est tout ce qu'il sait faire
Bon, aujourd'hui, Lila voudrait qu'on pleuve sur nos blogs. Pas de chance, exceptionnellement aujourd'hui est sec et venteux, avec un joli ciel de traîne plein de petits moutons inoffensifs, en plus je suis débordée, j'ai vraiment pas le temps de jouer.
Les enfants ont bien essayé de stimuler ma créativité en improvisant une bataille d'eau dans le jardin, suivie apparemment d'une bataille de boue sur carrelage de cuisine, mais rien n'y fait, obstinément absorbée dans ma tâche, je reste de marbre, je résiste à la fois à l'appel de la torgnole et à celui des petits jeux du mercredi. Je ne mets pas non plus à pleurer devant le spectacle, ce qui aurait pu fournir un substitut poétique à la flotte tombée du ciel...
Toutefois, à 22h30, après le triple whisky sec (encore une possibilité qui s'éloigne, pas d'eau gelée dans mon breuvage) récompensant une journée d'efforts et 2 heures de remise en état de la cuisine, je me plonge dans la lecture de Coralie et l'orage(*), ouvrage mêlant tout comme j'aime détente et contenu moral : à défaut de faire de la pluie, je vais la lire, à l'inverse de Gide qui a besoin de patauger dans le sable chaud pour prendre son pied.
Et là le miracle se produit, la mère de Coralie, incarnation radieuse d'une sibylle météorologique, l'annonce d'un index qui porte le vernis à ongle de l'évidence : il va flotter comme vache qui pisse. Voyez plutôt.
Je me précipite dehors avec mon apn, et là, merde, toujours pas de flotte, mais une pluie de petits ovnis sur la table du jardin.
En partie dégrisée, je rentre, me plonge dans la suite, et voici ce que je lis : "Coralie confie à son chien Minederien 'On dirait que Mon souk est en train de préparer une vente privée, c'est probablement pour cela qu'elle n'a pas le temps de s'occuper de son blog'. Minederien jappe avec entrain 'oui, oui, Minederien, si on est à Lyon le 5 juillet, on ira voir ça avec Maman. On lui dira de mettre la même robe qu'aujourd'hui et la même mise en plis'. Minederien remue la queue en signe d'approbation". Couverte d'une sueur froide, je repose le livre, jette mon whisky probablement frelaté dans l'évier et me remets au boulot. Le 5 juillet, mine de rien, c'est dans pas longtemps.
(*) : C'est comme Martine, mais en pire